Merci à Martine pour avoir assisté à ces colloques et pour nous en proposer un résumé.
Colloques, journées d’études 1er semestre 2018
L’APKF a été présente à plusieurs ateliers, journées d’études et colloques de néphrologie lors du premier semestre 2018. Parmi ceux-là :
– Le 5 mars, à l’Académie nationale de Médecine, trois conférences concernant l’hémodialyse : L’hémodialyse, machine semi-intelligente par le Dr Thierry Petitclerc – La Dialyse à domicile, par le Pr Philippe Brunet – Télémédecine et hémodialyse, par le Dr Pierre Simon.
– Le 7 mars, La Journée mondiale du Rein, à l’Académie nationale de Médecine, traitait : Le Rein et la santé de la femme.
https://pmn.aviesan.fr/index.php?pagendx=581
– Les 15-17 mars, le Club des Jeunes Néphrologues a tenu sa 18e réunion à Paris.
https://www.cjnephro.com/actualites-du-site/reunion-annuelle-2018-diapos-ligne-4520/
– Les 23-24 avril, ont eu lieu à l’Institut Pasteur, les Actualités néphrologiques Jean Hamburger de l’Hôpital Necker.
http://www.nephro-necker.org/fr/congres-programme.htm#
Nous renvoyons aux programmes et aux vidéos mises en ligne.
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Veuillez trouver un bref résumé de la Journée mondiale du Rein consacrée cette année à la néphropathologie de la femme. Le premier constat, c’est que par rapport aux autres années, l’amphithéâtre n’était qu’à moitié plein. Une soixantaine de présents ont assisté, échangé et débattu sur des points de la recherche très enrichissants.
La maladie et les traitements ‘impactent pas de la même manière selon que l’on est un homme ou une femme, ce que la médecine et la recherche ont oublié légalement, médicalement. Cette journée a permis de prendre en compte les objectifs épidémiologiques, scientifiques et sociaux du sujet traité. Des pathologies sont spécifiques ou plus fréquentes selon le sexe : le lupus, les infections urinaires, les thyroïdites chez la femme, chez laquelle la grossesse et la ménopause ont aussi un impact sur la physiopathologie rénale (toxémie gravidique, pré-éclampsie).
En France l’accès aux soins est relativement équilibré et de qualité selon les deux sexes mais dans les pays en voie de développement la femme est scandaleusement mal soignée.
La vie des femmes est statistiquement plus longue de 5,5 ans que celle des hommes. Au Japon l’espérance de vie féminine est de 86,9 ans. Les principales causes de décès prématurés sont les cardiopathies, AVC, la maladie d’Alzheimer (France, Espagne, Japon). Le tabac, l’alcool, l’hypertension sont en augmentation (Europe, Asie), l’obésité et le surpoids engendrent le diabète (Amérique, Europe).
Concernant les maladies rénales chroniques, les femmes sont touchées à 11,8 %, les hommes 10,4 % (soit 500 millions de personnes). Le taux est plus élevé chez les femmes dans tous les pays (mesuré aux stades 3 / 5), avec sur-risque de baisse du DFG qui accroît le risque d’aller vers une IRT. Or, selon les registres nationaux de l’IRT, les hommes sont plus nombreux que les femmes et ils sont davantage mis sous dialyse que les femmes (40 % de la population dialysée chez les femmes, 60 % d’hommes). Sur cent patients suivis en néphrologie pour IRC, 40 % sont des femmes.
Les hommes ont plus de HTA, maladies cardiovasculaires. 34 % des hommes IRC ont un état de santé moyen.
Les femmes IRC ont davantage de diabète et de polykystose. 40 % d’entre elles présentent un état de santé moyen.
Les femmes paient le prix fort en cas de déni des différences biologiques entre les sexes. Les essais thérapeutiques, cliniques, les médicaments faits par et pour les hommes, étaient jusqu’ici mal adaptés à la physiologie féminine, accroissant ainsi la mortalité des femmes. Par la loi du 14 mars 2014, l’ANAES a mis un terme aux recherches inégales hommes/femmes. Il faut les séparer quitte à comparer les résultats des deux groupes. Il faut pratiquer l’équité, la complémentarité et la solidarité homme/femme plutôt que d’en référer à une pseudo « égalité ».
Des pathologies spécifiques aux IRC femmes ont été examinées :
– les infections urinaires trop souvent banalisées
– la protéinurie
– les maladies auto-immunes (le lupus)
– les pathologies liées à la grossesse (toxémie gravidique)
– la grossesse sous dialyse. Ce sont des grosses à sur-risques. Suivi pluridisciplinaire. 90 % de naissances prématurées.
– la grossesse post greffe (il y a là nécessité d’attendre au moins deux ans après la greffe). 72,5 % d’enfants vivants nés à terme
– La transplantation chez la femme :
Les petites filles accèdent moins bien à la greffe (16,7 %) que les petits garçons (22,5 %). 40 % des malades IRC suivis en néphrologie sont des femmes. Beaucoup de femmes de plus de 60 ans refusent l’inscription sur liste d’attente (elles ont ainsi 31 % de chance en moins). Cela à cause de la solitude, du manque d’éducation, de vie sociale (pas de sorties, petits revenus, elles ne savent pas conduire). Une fois inscrite, elles ont accès à la greffe dans la même proportion que les hommes.
Les femmes sont plus donneuses (58,3 %) que receveuses ; en 2016 elles étaient 62,1 %. Les donneurs sont 32,9 %.
Il faut signaler le danger des compléments alimentaires recherchés par les femmes après la ménopause, ainsi que le recours aux médecines naturelles, aux régimes (protéiné, végan), au soja.
Enfin intervient aussi la différence sexuelle du médecin. Les hommes sont mieux ressentis comme expérimentateurs. Les femmes sont appréciées par les personnes âgées. Les hommes sont plus efficaces pour le massage cardiaque …
M.M.