ACTUALITES NEPHROLOGIQUES DE NECKER
10 et 11 mai 2022
Institut Imagine
24 boulevard du Montparnasse Paris
C’est avec grand plaisir que nous avons retrouvé les bancs des conférences du Congrès des actualités néphrologiques de Necker de 2022. Un programme très riche de présentation des dernières avancées scientifiques en néphrologie a jalonné ces 2 jours :
-Les glomérulopathies
-La greffe rénale
-La dialyse
-Les nouvelles technologies au service des maladies rénales
-Les microangiopathies
-L’hypertension artérielle
-Les maladies rares
-L’ARN thérapeutique en néphrologie
-L’anémie
Le don d’organes subit une forte crise depuis longtemps maintenant, et les besoins de transplantation se font de plus en plus pressants. Cela concerne tant les reins que le cœur et le foie. On envisage donc de réactiver l’idée de se tourner vers des organes animaux, la xénotransplantation. Les mammifères génétiquement les plus proches de l’homme sont les chimpanzés. L’autre animal assez proche est le porc.Comme le chimpanzé est protégé, les scientifiques, en particulier américains, s’intéressent plutôt aux animaux génétiquement modifiés. En janvier 2022, une expérience de xénotransplantation cardiaque a pu survivre 2 mois, avec une cause de décès non liée au rejet mais à une immunosuppression trop forte, un risque viral et vasculaire encore très élevé. L’avenir dans ce type de greffe est donc très prometteur.
Les avancées sur la transplantation rénale s’effectuent aussi sur la tentative de greffer dans un contexte d’incompatibilité. Des outils de dés immunisation ouvrent le champs de donneurs décédés potentiels et permettent l’attente d ‘un donneur compatible.
Grâce aux nouvelles sources et techniques de transplantation d’organes, les maladies afférentes peuvent espérer d’être enfin traitées de façon efficace et pérenne.T
La mortalité des greffés : En France la survie après une greffe est globalement très bonne. Elle est de 99% venant d’un donneur vivant contre 88% d’un donneur décédé. Elle dépend de multiple facteurs : l’âge du receveur, les comorbidités (diabète ou non), les fragilités cardiovasculaires, la durée de la dialyse avant la transplantation et les antécédents médicaux (AVC, psychiatrie…). La survie peut aussi être liée à des facteurs venant du donneur. La modélisation des données de prédiction de la mortalité est un outil précieux du suivi du patient greffé, notamment sur le diabète, la créatinine.
La dialyse connaît elle aussi de grandes avancées mais elle demeure insatisfaisante à long terme en touchant la qualité de vie du patient, et induisant souvent des complications cliniques, des situations d’urémie, de décalcification (squelette cassant), et des problèmes moléculaires du sang. La technique de dialyse péritonéale est beaucoup mieux tolérée puisque plus « douce » mais son succès dépend de facteurs génétiques tels que la présence d’aquaporine dans les globules rouges. Aujourd’hui, la génétique peut prévenir les risques et adapter un traitement spécifique au patient. Les techniques d’hémo compatibilité sont de plus en plus sophistiquées assurant des dialyses beaucoup plus supportables grâce à des matériaux et machines de plus en plus sélectionnés et propres, et une fluidité des flux de plus en plus homogène.
La Tension Artérielle ne cesse de se dégrader dans le monde aujourd’hui, et est responsable de millions de morts. Depuis la fin des années 1950 ‘, où la médication apparaît, tout a été tenté et traité. Grâce à la baisse de la tension artérielle, les AVC ont beaucoup diminué ainsi que de nombreuses maladies. La TA touche plus les hommes que les femmes. En France elle est assez peu contrôlée car tous les médecins ne font pas la mesure en consultation. Elle est assez méconnue donc, et seulement la moitié des personnes qui en souffrent le sait, donc la moitié seulement est traitée. Cette inertie de la prise en charge induit une mortalité liée qui s’aggrave avec l’obésité, l’alcool, entraînant de lourdes dépenses de santé. Aussi, quand la TA est prise en charge l’observance des patients est très médiocre « ils n’aiment pas prendre des médicaments » ; la moitié de ceux qui sont en insuffisance rénale ne prend pas ses médicaments. Dans cet engrenage le corps médical a dû réintroduire des traitements invasifs avec leurs conséquences connues. Il y a donc tout un système rigide à déconstruire pour parvenir à réveiller les consciences, et réorganiser la prise en charge.
20 mai 2022
Florence Contré-Romuald
APKF